Silicon Mountains

Christiane Dunoyer

Le Centre d’études francoprovençales 


Présentation
Depuis 1967, le Centre d’études francoprovençales (Cefp) a mis en place une série d’activités assez variées sur la langue et sur la culture francoprovençale, à l’échelle d’un territoire transfrontalier partagé entre trois entités politico-administratives (appartenant à trois Etats : France, Italie et Suisse), en touchant plusieurs aires thématiques et en croisant les regards entre plusieurs disciplines : linguistique, dialectologie, anthropologie, sociolinguistique, géographie, didactique des langues, etc.
En tant qu’anthropologue alpine, j’ai mené des recherches spécifiques sur la relation d’élevage homme – vache, notamment sur l’émergence de la dimension ludique dans les combats de vaches, sur les pratiques alimentaires et sur les pratiques funéraires, ces dernières ayant fait l’objet, entre autre, d’un colloque international avec une dimension comparative qui a amené les participants jusqu’à l’Himalaya .
Quant à l’étude des pratiques et des représentations linguistiques dans l’aire francoprovençale, j’ai mené plusieurs enquêtes anthropologiques, dont une dans le département de la Savoie au carrefour avec la sociolinguistique. Avec l’équipe scientifique du Cefp, nous avons inventé un concept nouveau conjuguant recherche scientifique et formation (à savoir les laboratoires de la Téta invisibla , ainsi qu’un projet de laboratoire permanent de langue vivante au Musée Cerlogne de Saint-Nicolas) et aménagé une exposition sur ce thème. En outre, nous avons organisé des débats et des colloques sur les enjeux de la création d’une graphie unifiée, sur la standardisation, la revitalisation et la transmission .
La littérature francoprovençale, très peu connue et encore moins étudiée, s’étalant pourtant sur huit siècles et intéressant trois pays, toutes les catégories sociales et tous les genres littéraires, a occupé le Cefp à travers l’aménagement de plusieurs expositions au Musée Cerlogne, l’organisation de conférences et de lectures publiques et la création d’un groupe de travail autour de la traduction littéraire.
Quant à la réflexion sur la patrimonialisation, elle s’est concrétisée à travers la création d’un observatoire dans la commune de Saint-Nicolas, en 2013, pour documenter la naissance et l’évolution d’une fête du village à l’occasion de la descente des alpages, en plus des activités du musée Cerlogne, des expositions extra muros (la dernière étant Saint-Nicolas laboratoire du patrimoine, ouverte à partir du 1er octobre 2020 à la Meison de Sandre de Saint-Nicolas, fermée temporairement cause COVID) et une étude sur le Musée de Fessy, en France, commissionnée par le Conservatoire d’Art et d’Histoire d’Annecy, encore en cours.
Enfin cette année, nous avons voulu prendre en compte l’actualité et documenter les transformations dans les représentations du corps et de la maladie à l’heure du COVID 19 : une enquête préliminaire par le biais des réseaux sociaux  a été menée dès le mois de mars sous ma supervision, suivie d’un questionnaire en ligne et d’une série d’entretiens plus approfondis.